Manos Hadjidakis - Gioconda's Smile

Publié par Christos sur 6 Novembre 2024, 12:52pm

Catégories : #classic, #World-Folk, #prog-poetry

Quincy Jones est mort. Chacun de nous a un titre, un album, un artiste dans sa tête associé à l’homme aux 28 ( !!) grammy awards : Michael Jackson, Off the Wall, Thriller, Sinatra, We are the world, Walking in space, the Dude etc.

Personnellement j’ai un disque qu’il a produit à New York en 1965, le Sourire de la Joconde de Manos Hadjidakis.

Un album magistral fusionnant le classique avec la musique traditionnelle grecque.

Un album qui contient la quintessence du génie de Manos Hadjidakis, le plus grand compositeur grec du 20^ème siècle avec Theodorakis.

Un monument de poésie instrumentale, de joie et de mélancolie.

Une musique imaginaire de film introduit par ces quelques phrases du maestro Mano :

« Lors d’un défilé à New York, avec des musiques toutes en couleurs et la 5^ème avenue inondée de monde, je me retrouvais un Dimanche après-midi de l’automne 63, lorsque j’ai rencontré une femme qui marchait seule dans une indifférence désespérée pour tout ce qui se passait autour d’elle, sans que personne ne fasse attention à elle, seule et abandonnée dans la foule anonyme qui la bousculait, la dépassait sans méfiance, hostile, la laissant couler dans le raz-de marée de l’avenue, dans la mer qui suivait, dans le vent qui se levait.

Je suis resté immobile, le seul qui l’a remarqué et j’ai tenté de la suivre pour se rapprocher d’elle et lui parler, sans savoir ce que j’allais lui dire, mais jusqu’à ce que je me décide je l’avais perdu de vue. J’ai couru un peu devant, je me suis levé sur mes pointes pour l’apercevoir mais la grande mer noire l’avait engloutie. A l’intérieur de moi quelque-chose a vibré douloureusement. Sans m’en rendre compte j’étais devant la librairie Riggioli et dans sa vitrine devant moi, se trouvait un livre sur Da Vinci avec la Joconde à sa couverture qui me souriait énigmatique, automatiquement agrandie comme la femme que j’ai perdu dans la rue.

Je ne sais pas pourquoi toutes ces choses se sont emmêlés en moi, avec un magnifique thème de Vivaldi que j’avais écouté quelques jours plutôt et qui revenait pour tyranniser ma mémoire.

Ces dix morceaux ont été écrits via une association de désespoir et de mémoires. Le thème est la femme seule dans une grande ville. Chaque morceau est un de ses monologues et tous ensemble composent son histoire. Une histoire moderne et simple à la fois… »

RIP Quincy Jones.

Piero Umiliani

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