“Cinquante ans après la sortie de l’album original Dark Side Of The Moon, j’ai réalisé que les putains de bellicistes n’avaient pas compris le message initial et j’ai pensé que peut-être je devrais le réenregistrer ? En partie comme un hommage à l’enregistrement grandiose que Nick et Rick et David et moi avions fait en 1973 et en partie comme un rappel que nous tuons toujours des enfants et que c’est toujours mauvais… ».
Roger Waters ouvre ainsi son texte d’introduction à sa nouvelle version du cultissime Dark Side Of The Moon. Ses détracteurs vont crier au coup commercial pour profiter du 50ème anniversaire de l’album le plus vendu de l’histoire. Ses fans vont applaudir une fois de plus le génie de l’homme qui porta à la gloire les Pink Floyd. Evidemment je me place de leur côté et j’ajouterai que le « jeune vieillard » Roger a accompli une prouesse avec son DSOTM Redux : A ma connaissance c’est la première fois dans l’histoire du rock qu’un artiste s’attaque au réenregistrement de son meilleur album en livrant une version aussi différente...
Redux (ou DSOTMXXXXX) est déconcertant, tellement proche et éloigné de l’original. Des textes ont été ajoutés, piochés dans les influences littéraires de Waters et récités en spoken word. Les instruments et le son ont changé : le tempo est beaucoup plus posé et ralenti mettant en valeur la voix. Il n'y a pas de solos de guitare, comme un clin d'oeil à Gilmour. Il n'y a pas les fameux bruitages et percussions de l'original. Un morceau fantôme (après Eclipse) a été ajouté pour clôturer le chef d’œuvre, un collage de bruits d’oiseaux, de chiens, de grillons, de voitures, de trains, d’hélicoptères, de bombes, de paroles et de rires. Et surtout les cordes vocales de Waters vibrent sur tous les morceaux comme une évidence. Pourquoi ne pas avoir pensé en 1973 Mr Waters à chanter sur tous vos morceaux ?? Vous avez sans doute attendu d’être plus sage et de vivre dans un monde qui part de plus en plus en couille pour nous montrer avec vos lunettes le côté sombre de la lune.
PS : Je n’ai pas mis tout le texte explicatif de Waters mais j’aimerais souligner une autre évidence à travers ses paroles. Du haut de ses 80 balais, l’homme est plus que jamais sensible et rempli de paix (peacefull ça sonne mieux). A travers les compliments écrits lancés aux Floyd survivants (David et Nicky) la tant attendue réunion du plus grand groupe de rock progressif est plus proche que jamais…