Ghetto Pop Life est une perle méconnue et très sous-estimée du début du 21ème siècle. Un diamant de hip hop façonné à la sortie de la plus belle décennie de ce genre - les 90s – avec son ciel chargé d’étoiles : Wu Tang Clan, Cypress Hill, Nas, Rakim, Onyx, Roots, Beastie Boys, Pharcyde, House of Pain, Warren G, Common, Notorious Big etc
Ghetto Pop Life est le premier album officiel de Brian Burton, alias Danger Mouse. L’homme qui allait marquer de son empreinte éclectique le hip hop du 21ème siècle (Gnarls Barkley, Lux Prima, Cheat Codes, Dark Night of the Soul…) mais aussi la production d’albums culte (Demon Days des Gorillaz, The Good the bad and the Queen, Modern Guilt de Beck, Brothers des Black Keys, Lux Prima, Kiwanuka…) faisait dans cet album ses premiers pas. Plutôt son deuxième pas de géant après les deux très bons albums de son projet trip hop Pelican City.
Mais revenons à Ghetto Pop Life. Danger Mouse (DM) avec Jemini (un rappeur new-yorkais qui n’a malheureusement jamais réussi à percer) composent en 2003 un album de hip hop expérimental où se mêlent la joie et le lyrisme, le flow brut de paroles puissantes et évocatrices avec une rythmique et des samples efficaces, lyriques, éclectiques.
Les thèmes classiques du hip hop new-yorkais s’enchainent dans un album très cohérent truffé de guests et de surprises : l’intro opéra/à capella de Ghetto Pop Life, la voix soul en hélium du très dansant The Only One, les envolées classiques mélées à la puissance vocale de Brooklyn Shit, le son retro sur Don’t Do Drugs, The Pharcyde transposés aux voix tenor/sopranos de Medieval.
Et puis il y a LE rap politique par excellence : Bush boys avec son sample oriental, les mensonges de Bush Jr sur l’Irak, les cris de joie des enfants qui se transforment en cris d’horreur puis d’excitation quand les bombes/beats de DM tombent.
Ghetto Pop Life fait partie des plus belles sentinelles de la nouvelle école hip hop du 21ème siècle. Très fin, groovy à souhait, éclectique, surprenant, puissant. A l’image du grand maître/producteur incontournable qu’allait devenir Danger Mouse.