★ Christone ‘Kingfish’ Ingram – 662 (2021)
Je l’avais vu pour la première fois dans la série Luke Cage, sur la scène du Harlem’s Paradise. Le club du vilain Cottonmouth, celui où font leur apparition Charles Bradley, les Delfonics, Method Man, Sharon Jones, Ghostface Killah etc. Il m’a tout de suite plu Christone ‘Kingfish’ Ingram. Par sa corpulence, son jeu de guitare, sa voix. Un vrai bébé géant du blues !
A une époque où le blues n’a plus trop la côte, il débarque avec sa guitare électrique et sa voix de baryton pour nous faire voyager dans le temps. Celui où le hip hop, le funk, le reggae, l’electro, le punk et le métal n’existaient pas ! A la fin des 50s - début des 60s où le blues électrique régnait en maître et guide spirituel pour les gamins anglo-saxons qui inventèrent le rock. Kingfish est un revenant et son deuxième album 662 est là pour resusciter les héros pionniers de la guitare - John Lee Hooker, Albert King, Buddy Guy, BB King, Jimi Hendrix etc- et dépoussiérer le grenier où tout a commencé.
★ Radiohead – Kid A Mnesia (2021)
Les fans de Radiohead sont aux anges en cette fin de deuxième année covid. Tom Yorke et sa bande ont ré-édité Kid A et Amnesiac en une compilation incluant Kid Amnesiae, un disque bonus d’inédits et de versions alternatives. Les deux frères siamois sont enfin réunis dans un seul disque, eux qui étaient injustement séparés en 2000 à la sortie de Kid A alors qu’ils étaient nés aux mêmes sessions d’enregistrements.
Comme une figure dans un jeu de cartes l’un est placé à l’envers de l’autre. La symétrie est parfaite … même si les deux pochettes sont complétement différentes ! La joie de replonger dans ces deux chefs d’œuvre de Radiohead qui ont fait basculer le monstre du rock à l’electro est immense. L’écoute des versions alternatives et faces B, de l’inédit « If You Say The Word » l’est également. On prolonge de trois quarts d’heure la visite d’une exposition musicale exceptionnelle où tous les sens sont conviés !
★ Music for Containtment (2021)
Containment veut dire confinement. Un mot que la plupart de nos ont découvert la triste année 2020. Un concept qui a bousculé nos habitudes, nos idées, notre vision des choses. Un terreau très fertile pour les musiciens, les artistes et les âmes libres.
Music for Containtment est une compilation de musique electro ambient française compilée par Molecule (alias Romain Delahaye) et Alex Gopher. 32 musiciens, DJ, producteurs ont écrit des morceaux calmes, contemplatifs, apaisants. Leur objectif n’est pas de prendre le dessus, de kidnapper notre cerveau et ses membres mais d’être discrets dans un coin de notre salon, de se faire petits et de venir nous effleurer, nous caresser. Comme un animal domestique, un chat. Ils constituent le background idéal pour lire, écrire, se concentrer, réfléchir et dessiner les contours de notre futur. Proche ou lointain.
★ Leyla McCalla – Capitalist Blues (2019)
Capitalist Blues est un bijou de la Nouvelle Orléans. Son orfèvre est Layla McCalla, une jeune chanteuse/multi-instrumentaliste. Tout est beau dans cet album : La pochette, le titre, les variations de rythmes et de genres, les instruments, la voix, les paroles et les thèmes abordés.
C’est un lot de pensées spirituelles, militantes, humaines, maternelles, féminines mises en scène via du rock, du blues, du jazz, du latin, du créole etc. On passe d’une caresse maternelle (Me and my baby) aux guitares chaotiques de Aleppo (très inspirées de la reprise de l’hymne national américain de Hendrix au festival de Woodstock), d’une berceuse créole à une chanson festive, d’un blues a une fanfare. Quel numéro d'équilibriste génial !
(un grand merci à Jean-Pierre pour cette découverte 😉 )