J'ai toujours eu un faible pour la Tamla... la Motown... la Tamla Motown quoi ! N'en déplaise à mes anciens compagnons de route qui n'avaient d'oreilles que pour la musique britannique et allemande.
Cette maison de disque était le distributeur de super-bons sons, de super-magnifiques voix, d'une beauté noire et fière bien plantée sur ses deux jambes et d'une rage qui n'avait pas besoin d'être gueulée pour être projetée à la face du monde. J'étais (et je le suis encore) subjugué par son tempo, ses rythmes, sa clarté, sa chaleur, sa lumière, son efficacité... elle m'a fait danser (ô combien de fois ?!), m'a fait rêver, m'a aidé à aimer, à être aimé... à vivre mieux.
Tiens, j'vais prendre au hasard un album dans ses tiroirs...
Ouaouh ! Z'avez vu la pochette ? 'l'est pas belle ? Hein ? On dirait un super héros doté de super pouvoirs occulaires ; tout ça avec des couleurs qui nous rappelle l'Afrique. Innervisions que c'est écrit dessus.
C'est un excellent, que dis-je, un magnifique album de Monsieur Stevie Wonder (« il fait partie de mes chanteurs préférés »). C'est un album haut en couleur où la Soul flirte avec le gospel et les rythmes latinos. Il y a de la sagesse là-dedans, de la colère aussi et beaucoup de tendresse. De la grande musique jouée par un grand Monsieur. Diogène n'aurait pas eu besoin de lanterne pour trouver l'Homme en la personne de Wonder (ecce homo), même en pleine nuit. C'est vrai, j'ai toujours pensé qu'un Homme un Vrai, c'est quelqu'un d'authentique, de sincère, de sensible et qui (malgré sa cécité) a une vision lucide de ses contemporains et du monde environnant.
Stevie Wonder, en plus d'accumuler toutes ces caractéristiques, est un multi-instrumentiste de génie. Sur la première piste de la face A (« Too High »)de l'album, c'est lui qui joue de tous les instruments (de la batterie aux claviers).
Tous les morceaux sont bien orchestrés et puis en plus ils sont extra. 'Faut vraiment que vous les écoutiez. C'est vraiment trop chouette.
Bien qu'au fil des ans, je me sois un peu plus calmé et adouci, y'a quand même un titre que je n'arrive pas à goûter... désolé Stevie, mais j'ai toujours un peu de mal avec le côté trop mièvre de « All is fair in love ». Mais passons... au même titre que le « What's going on » de Marvin Gaye (voir l'excellent article de Christos sur sa version Live daté du 30 Novembre 2019 ), Innervisions est à placer dans toutes les discothèques qui se respectent. Hey les gars ! Si vous l'avez pas, 'faut tout de suite vous le dégoter.