Que l'on soit croyant ou mécréant, sacré cul-bénit ou fieffée mauvaise herbe, force est de constater qu'aux noms des religions, l'homme a excellé dans le domaine des arts. Des frises des métopes des temples antiques à la flamboyance gothique des cathédrales, les lieux de culte sont de véritables chefs-d’œuvre architecturaux. Des Michel-Ange à la Chapelle Sixtine, en passant par l’iconographie la plus naïve, la peinture a, elle aussi, été touchée par la grâce. Les œuvres pies poétiques et littéraires sont légions pour le bonheur de ceux qui savent les apprécier. Chants byzantins, grégoriens, soufis, chamaniques, negro spiritual, gospel, requiem, la musique est un art qui n'a pas été laissé de côté.
Le Stabat Mater de Pergolese est tout à fait grandiose. A croire que l'auteur, sentant venir sa fin, a puisé tout ce qu'il avait dans les tripes ou dans l'âme, pour coucher sur parchemin ce monument de l'art sacré.Il fallait qu'il quitte ce monde en laissant derrière lui ce qu'il y a de plus somptueux pour un musicien qui se respecte. Il a réussi son pari le bougre !!
C'est une charge émotionnelle d'une intensité inouïe qui dure pas loin de 40 minutes ; la tristesse et la douleur de la Vierge sont divinement exprimées. Ce morceau démarrant par Stabat Mater Dolorosa et se terminant par Amen, a fait couler beaucoup de larmes depuis qu'il est écouté.
Bon OK, c'est pas parce que j'écoute religieusement ce Stabat Mater, que Pergolese arrivera à me faire entrer dans les ordres, 'faut pas déconner. Je reconnais son talent, je reconnais sa grandeur, je reconnais son génie, mais c'est tout, 'faut pas aller plus loin !
Un grand auteur (un de mes écrivains préférés) a écrit la chose suivante : « Nous humanisons Dieu au lieu de déifier l'homme. »*. Je crois partager son avis.