Déviant rime avec intéressant et attrayant. C’est normal, c’est notre nature humaine (perverse) qui veut ça. Tout ce qui n’est pas standard, tout ce qui sort du cadre de l’ordinaire et des codes de conduite dictés par les parents et les religions attise notre curiosité. Et nous attire comme un aimant, un chant de sirène, une boîte de Pandore, une pomme d’Adam, un pot de miel. A nous de réfléchir un peu avant d’y aller, histoire de ne pas avoir des ennuis !
Pour ce qui est du troisième album éponyme des Deviants il ne faut pas réfléchir. Il faut l’ouvrir et l’écouter. La none qui suce sa glace avec son regard et son maquillage diabolique n’est pas méchante. Elle est là pour la forme. Elle ne va pas nous sauter dessus (comme au petit chenapan au verso de la pochette qui se retrouve à ses pieds avec la même friandise dans sa bouche). Elle est là pour nous rappeler que le rock était considéré comme déviant depuis sa naissance dans les années 50 et son explosion dans les 60. A tort évidemment.
Le troisième album des Deviants, un groupe de garage UK conduit par le journaliste/ chanteur/ producteur Mick Farren sorti en 1969 est une petite bombe. Un concentré de rock psychédélique, de punk et de rock new wave avant l’heure !! La glace n’a pas qu’une seule saveur. Elle est acide, amère, sucrée, mélodieuse. Avec des montées et des descentes, des pépites folk, de skat et autres curiosités buccales.
La guitare électrique est reine sur cet album. Ses solos me font penser au premier album de Television, le Marquee Moon (paradis des guitaristes). Son côté brut aux MC5 et autres groupes de garage US. Il y a une certaine dose de psychédélisme mais on n’est pas au Tibet avec des sitars et de l’opium. Juste ce qu’il faut pour nous rappeler qu’on est dans les années 60. La voix passe pour une fois au deuxième plan, elle est un instrument d’accompagnement. Comme la basse et la batterie elle contribue à la montée générale d’adrénaline.
Bref vous l’avez compris, il faut être (un peu) déviant dans sa vie !