Je n’ai jamais vu d’OVNI mais j’en ai entendu plus d’un. Ces OVNIs sous forme de galette avec un trou au milieu qui atterrissent dans les bacs des disquaires. Des OMNI plutôt. Objets Musicaux Non Identifiés. Des bizarreries inclassables et avant-gardistes, que les oreilles humaines n’ont jamais entendues.
Dans les années 80 - une période très sous-estimée musicalement parlant qui a longtemps vécu à l’ombre des 60s & 70s – il y a eu pas mal d’OMNI. Qui ont surpris nos parents et grands frères et qui n’ont pas pu décoller après leur atterrissage. Un de ceux-là était Big Science de Laurie Anderson, l’amoureuse de Lou Reed. Pour classer ce disque dans une étagère musicale, il faut s’accrocher. A moins d’avoir un rayon d’inclassables !
Spoken Word ? Electro ? New Age ? Art Rock ? Surement expérimental et avant-gardiste. Big Science était son premier album. Il y avait sa voix qui tantôt lisait des poésies tantôt chantait, des sons électro, des violons, de la cornemuse, des loups, des percussions et des rythmiques primitives, des échos, des applaudissements et une atmosphère très théâtrale.
Il y avait aussi la pièce maîtresse qui ouvrait la deuxième face du vinyle, O Superman. Le seul morceau de l’album qui est sorti en single, qui a été tourné en video et qui a été très bien accueilli par le public de l’époque. Un morceau de folie avec une voix robotisée, une respiration qui donne le rythme et des claviers éléctro qui font monter le son comme un serpent hors de son trou pour nous envouter.
Big Science était très riche en nouveautés et surprises sonores, en samples qui ont donné beaucoup de matière première aux DJs du futur proche et éloigné. Ces magiciens qui ont sauvé les vinyles et qui n’arrêtent pas de mettre de la lumière à des chefs d’œuvre du passé…Comme ce DJ inconnu qui m’a fait découvrir cet album à travers cette reprise hallucinante – ou fusion pour être plus précis de Don’t leave me this way de Thelma Houston et O Superman de Laurie Anderson.
Baby baby please…