Les albums qui compilent des morceaux mixés sont souvent méprisés, fusillés car on considère que ce n’est pas de la musique originale mais retravaillée, remodelée et appropriée à tort par les DJ…J’avoue que moi aussi je préfère les œuvres originales, j’avoue ne pas avoir le goût des remixes mais j’adore lorsque des règles comme celle-ci sont perturbées par des exceptions !
Comme les K&D Sessions, du nom des deux DJ autrichiens Kruder et Dorfmeister, sorti en 1998, pendant une période où le trip hop – ce mélange de rap et de musique électro introduit par Portishead, Massive Attack, Tricky, Thievery Corporation ou DJ Shadow – était en pleine expansion.
Dans le double album des K&D Sessions (en 2 CD ou 4-5 vinyles…selon les versions) il y a du trip hop, il y a du downtempo, du hip hop, du jazz, du drum’n’bass et du dub. Il y a surtout énormément d’éclectisme dans cette playlist qui s’écoute d’une seule traite n’importe où (en voiture, au bureau, en début ou fin de soirée, au matin, midi ou soir …), avec n’importe qui (de préférence un ami), avec n’importe quoi (un verre, un joint ou rien) et avec n’importe quelle humeur … Planneur incroyable, vecteur de joie, de mélancolie, de poésie, de spiritisme, de relaxation, d’ondes positives, les K&D nous transportent dans un univers malléable comme une pâte à modeler où l’esprit est roi et libre de le façonner comme il entend.
K&D Sessions est une musique de film qui n’existe nulle part et qui peut exister partout à la fois. Comme notre univers et sa définition pascalienne : une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part.