Un groupe de rock à deux têtes jumelles est une rareté, pour ne pas dire une bizarrerie, un animal de foire ! Habituellement on a soit un leader génial, soit une configuration bipolaire avec un couple où chaque parti a un domaine bien défini : chant, guitare, claviers, basse etc. The Libertines est constitué de deux piliers, deux guitaristes-chanteurs-compositeurs. Leur domaine, une brit pop relevée d'une sauce punk/garage, les a propulsés au devant de la scène mondiale en 2004 avec leur album homonyme.
Leur passage à l'Olympia fut mémorable, plusieurs catalyseurs y ont contribué : La salle mythique, le contexte terroriste avec le sang du Bataclan encore frais et l'envie de ne pas se laisser abattre. Mais surtout la réformation du groupe pour un nouvel album et une tournée après une traversée du désert d'une dizaine d'années. Et accessoirement 5 caméras disséminés dans des endroits stratégiques pour immortaliser l'événement...
Les deux faux jumeaux, Pete Doherty et Carl Barât, étaient brillants, parfaitement complémentaires. Leur jeu, gestes, prises de paroles, changements d'instruments d'une fluidité et d'un naturel déconcertant. La section rythmique les suivait de près, avec un batteur débordant d'énergie et un bassiste calme et efficace. L'alchimie libertine était au rendez-vous, la réformation n'avait rien d'une façade pécuniaire. Le jeu des musiciens, la play-list, les sourires et les embrassades au final, la marseillaise entamée maladroitement par Pete et vite reprise par le public n'avaient pas une fausse note ... Pourvu que ça dure !
(le concert complet ci-dessous...)