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Les rencontres musicales est-ouest m'ont toujours fasciné et inspiré. Malgré leurs différences en termes d'instruments, d'alphabets musicaux, de culture, les deux mondes peuvent cohabiter. Et si l'alchimie s'opère on ne parle pas d'une simple cohabitation mais d'une fusion digne des plus grands amours, héritière incontestée des deux grands maîtres qui ont les premiers bâti un pont entre les deux points de l'horizon terrestre : Yehudi Menuhin et Ravi Shankar.
L'ensemble Kimya - alchimie en arabe - fait partie de ces groupes dont on ne peut pas ne pas tomber amoureux ... Un quatuor de quatre passionnés, qui navigue entre l'Iran, l'Inde et l'Europe, entre jazz, classique et musiques orientales.
J'ai eu la chance de les voir, les entendre, les admirer, leur parler dans une petite perle parisienne, le Studio de l'Hermitage dans le 20ème arrondissement. Le rendez-vous n'avait pas commencé dans les meilleurs hospices, comme chaque aventure amoureuse qui marque ! Une demi-heure avant le concert la porte était fermée. Je me suis rabattu avec ma chérie dans le bar le plus proche, là où s'étaient donné rendez-vous tous les joueurs d'ukulele parisiens pour faire des reprises pop ... trop top !! A à un moment j'ai eu peur d'être déçu par le plat principal et devoir revenir à l'entrée ... j'avais sous-estimé le génie et la magie de la cuisine Kimya !
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Tout était parfait à l'Hermitage : le cadre - une ancienne usine transformée en bar / salle de concert sur deux étages - l'accueil, le public et surtout la musique, maîtresse du violon, du santour, du violoncelle et des percussions indiennes du groupe.
Cet amour se voyait dans les yeux des artistes qui pétillaient à chaque intermède où ils parlaient de leurs instruments, de leurs compositions, leurs visions, leur projet.
Cet amour se sentait à chaque fois qu'Olivier Marin effleurait avec son archet sa viole d'amour ou Alice Picaud son cello, se trahissait lorsque Roméo Monteiro prenait entre ses doigts une nouvelle percussion pour la caresser, se dévoilait lorsqu'Amir Amiri touchait avec ses baguettes son santour customisé et nous parlait avec beaucoup d'émotion de son Iran qui souffre de sa soif de liberté.
Les morceaux s'enchainaient et la ferveur du public, médusé par autant de beauté, augmentait jusqu'au rappel. La fin était gaie, elle annonçait le début d'une belle aventure qui durera longtemps, je l'espère. Elle a ouvert mon appétit pour les réécouter via leur premier album qui vient de sortir, Between Mist and Sky, entre la brume et le ciel.
L'ensemble Kimya est bien plus qu'un excellent groupe de musique du monde. C'est un phare d'art et de lumière, une leçon d'entente et d'union, un message d'espoir dans un monde nouveau qui est dans la brume et qui voudrait bien aller vers le ciel.
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