Lee Morgan fait partie de cette liste maudite sans fin de musiciens extrêmement talentueux morts trop jeunes. Le fil de sa 33ème année n’a pas été coupé – contrairement à la plupart de ses collègues – par une overdose ou un crash (d’avion ou voiture) mais par une balle d’une femme jalouse au milieu d’un concert… aidée par une ambulance arrivée sur scène trop tard !
The Sidewinder est l’album qui l’a rendu célèbre, un best-seller de la Note Bleue. Une merveille de hard bop, ou soul jazz pour être plus clair. Cette branche joyeuse du jazz, très influencée par le R’n’B, qui donne des fourmis aux pieds. Le quintette autour de Lee brode dès la première minute. Pas besoin d’être expert pour apprécier le phrasé clair comme une eau de roche, le tempo funky, la communication sans failles du quintette. Le morceau homonyme reste gravé dans la mémoire, on comprend mieux en l’écoutant pourquoi le jazz était jadis la musique des jeunes. A l’époque où les hommes gardaient les pieds sur terre et n’avaient pas décroché la lune...