Mythique. Le mot n’est pas assez fort pour qualifier Jack Johnson, le premier boxeur noir sacré champion du monde des poids lourds à l’aube du XXème, dans une période où le racisme était un fait, une gangrène bien installée dans le corps humain. Celui qui osa se marier avec une femme blanche, un acte immoral et passible de prison…
Légendaire. Le combat du siècle, le 4 juillet 1910, entre James Jeffries et Jack Johnson. Pour la première fois s’affrontaient dans la catégorie des poids lourds un blanc et un nègre. Devant un public chauffé à blanc, l’homme noir mit KO plusieurs siècles d’esclavage. En 1970 un documentaire sur la vie de cet homme hors du commun vit le jour, la bande son fut confiée à Miles Davis. Choix élémentaire, vu la notoriété du trompettiste et son engagement vis-à-vis de la cause noire !
Envoutante. La BO du documentaire. Comme d’habitude, le chef d’orchestre génial s’entoura d’une équipe fine de jeunes monstres : John McLaughlin, Herbie Hancock, Chick Corea, Jack DeJohnette etc. En pleine période de fusion jazz rock, Miles (et ses musiciens) atteint son sommet et esquisse la suite, le virage funk. Deux morceaux de 25 minutes où les improvisations s’enchaînent, où chaque instrument fait des étincelles, où la trompette plane au-dessus et amène le son vers les nuages. Beautiful !