Salif Keita partait de très loin pour accomplir son rêve... Etre albinos est très mal vu dans un pays noir porté par les superstitions. Etre descendant d’une lignée royale lui interdisait la pratique musicale – droit réservé à la caste des griots -. Ces deux handicaps n’ont pas coupé ses ailes. Ils ont été le catalyseur de son ascension vers les sommets, il est devenu l’ambassadeur de la musique mandingue. Le roi du Mali à la voix enivrante.
Talé, son dernier opus, est la preuve de son ouverture d’esprit. Esperanza Spalding, Roots Manuva, Manu Dibango et Bobby McFerrin font de très belles apparitions. Modernes et traditionnels, blancs et noirs, maliens et internationaux, ses chansons dépassent le cadre des frontières et deviennent une musique du monde au sens propre du terme. Le son et les voix sont purs. La kora, le balafon, les djembé sonnent comme des instruments du 21ème siècle.
L’Afrique n’a pas fini de nous étonner (et nous tirer vers elle).