★ Sélection Août 19

Publié par Christos sur 21 Août 2019, 06:27am

Catégories : #Jazz - Blues, #Soundtracks, #Pop - Rock

★ Marjolaine Karlin - Tatoo Toota (2019)

J'ai toujours été fasciné par les palindromes, ces mots (ou phrases plus rarement) magiques qu'on peut lire dans les deux sens. Tatoo Toota vient s'ajouter dans ma liste de palindromes et celle des plus belles découvertes musicales hexagonales.

Le dernier album de Marjolaine Karlin est beau, atypique, inclassable. C'est une explosion de saveurs tropicales, un fin mélange de langues, d'instruments et de sons. Articulé autour du mayola, musique et danse de transe originaire de La Réunion, la voix cristalline de la multi-instrumentaliste s'exprime en français, parfois en anglais ou en yiddish. Elle se mêle à des vagues et des sifflements, des guitares classiques et électriques, des congas et percussions, des cuivres et des cœurs venus de l'au-delà. Ce n'est pas un album de musique au sens conventionnel du terme. C'est un recueil de poèmes sonores, une pièce d'art !

★ Eric Legnini - Six Strings Under (2019)

"Les pianistes et guitaristes ne font pas toujours bon ménage". Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le pianiste belge Eric Legnini. Et pour prouver le contraire, il nous a pondu Six Strings Under. Un album de jazz instrumental vertigineux où le piano est maître. Secondé par une basse et des guitares sous toutes les formes : Afrobeat, manouche, dream-pop, bossanova etc.

Le format piano-basse-guitare est original, peu de trios de jazz existent (ou ont existé) sous cette forme. Les grands virtuoses de la guitare jazz, Wes Montgomery et Grant Green, l'utilisaient souvent. On est face à une section 100% rythmique qui remplit l'espace de grooves jouissifs et de mélodies captivantes. Cerise sur le gâteau, Space Oddity, une des plus belles reprises de Bowie. Epurée, avec juste ce qu'il faut: Un piano et des arrangements en velours dont Legnini a le secret.

★ Nina Simone - Pastel Blues (1965)

Inutile d'introduire la Nina Simone. Les 60s était sa décennie, la période où elle a composé et produit ses plus belles créations. Avant sa séparation, avant ses errances aux îles Barbades, au Libéria, en Europe et sa triste fin en France. Sa créativité était au sommet, elle enchainait les albums et les tournées de façon frénétique.

Si je ne devais choisir qu'un seul album de cette période, ce serait sans aucun doute l'immense Pastel Blues. Avec son blues d'introduction « Be my husband » avec juste la voix, les mains et une baguette qui bat la mesure (dont les paroles ont été écrites par son manager et mari violent). Avec sa reprise incontournable du « Strange Fruit » qui donne la chair de poule. Et surtout avec l'épique chanson de fin, « Sinnerman ». Dix minutes de folie, de génie, au tempo foudroyant et aux paroles incantatoires dignes d'un prêcheur possédé.

★ Searching for Sugarman Soundtrack (2012)

Searching for Sugarman est un conte de fées. C'est l'histoire de Sixto Rodriguez, un musicien/ compositeur de la fin des 60s qui vécut dans la pauvreté jusque dans les années 90 où un groupe de fans venu d'Afrique du Sud le retrouva et lança sa carrière. Vingt ans plus tôt, ses deux disques légendaires (Cold Fact/Coming from reality) avaient fait un flop aux States obligeant Sixto à se reconvertir dans un métier alimentaire. Mais pendant ce temps à l'autre bout du monde ses morceaux berçaient les jeunes et devenaient des hymnes pour la liberté en Afrique du Sud...ses disques se vendaient comme des petits pains sans que leur auteur le sache !!

La BO tirée de ce documentaire est un best of de l'artiste. En l'écoutant on ne comprend pas comment cet homme n'a pas pu percer dans son pays d’origine. Il avait tout pour plaire : Un jeu de guitare et des compositions très fines. Une plume acérée susceptible d'écrire des poèmes, des manifestes militants, de très belles ballades.

Même si on a du mal à le croire, il y a quand même une justice dans ce monde…

Jorge Ben - Africa Brasil (1976)

Markus Miller - Jazz à la Villette 29/08/2019

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