La soirée d'ouverture du festival de Jazz à la Villette 2019 a été mémorable. Plus de quatre heures de bonheur, de jazz-fusion sous toutes les coutures. Chaque groupe mettait la barre plus haut à la fin de sa partie.
Laurent Bardaine et son quartet a mis le feu à la poudre - le public - avec son jazz-soul parfois free ou apaisé, toujours rythmé et groovy.
Maisha (un groupe londonien qui s'ajoute à la liste de plus en plus grande de la nouvelle scène jazz anglaise) a pris la relève. Pour nous offrir une transe monumentale de 40 minutes, aux couleurs et rythmes africains, entrecoupées par des solos de basse, guitare, piano et évidemment batterie avec le leader du groupe Jake Long. Un batteur de génie qui fait partie de la ligue des champions de la batterie.
Et pour clore cette orgie musicale, on a eu droit à une superbe prestation du roi de la basse électrique, Markus Miller. L'homme qui a le secret de la jeunesse éternelle (il a 60 ans et parait en avoir pas plus de 40). L'homme qui sait parler avec sa basse. En la faisant sonner tantôt comme une guitare, tantôt comme une percussion et accessoirement comme une basse normale ! L'homme qui est sur scène comme un poisson dans l'eau. L'homme qui est entouré de jeunes loups, comme l'avait 35 ans plutôt Miles Davis fait avec lui et son Tutu.
L'esprit de Miles était là. C'est sûr. Il planait au-dessus de tous ces musiciens qui ont fait du jazz-fusion, la voie tracée par lui à la fin des 60s, leur voie. Il aurait souri en entendant les reprises de son fils, Markus Miller, tirés de Bitches Brew, Tutu et Amandla.
Longue vie à Markus, repos en paix à Miles, vie éternelle au jazz !