Dès le premier contact avec Planting by the signs j’ai senti qu’il s’agissait d’un grand album de folk. Les premières notes, le minimalisme instrumental, la voix chaleureuse et singulière de S.G.Goodman, la pochette jaune de cette tortue agressive qui nous interpelle comme un warning sur une autoroute nous obligeant à décélérer pour éviter une collision.
Planting by the signs est un appel à la déconnection, à la contemplation de la lune et des étoiles, de tous ces signes naturels présents autour de nous que nos ancêtres utilisaient dans leur vie quotidienne qu’on a perdu au fil du temps. A cause de la technologie qui nous pousse sans arrêt à nous priver de la puissance de nos sens. Planting by the signs est une incitation à se poser, lever les yeux au ciel, se redresser en laissant de côté cette pitoyable posture courbée de prosternation face aux écrans.
La musique ce cet album est né au cœur des Etats-Unis, dans le Kentucky. Ça se sent, il y a un côté roots indéniable mélangé avec un folk vulnérable et un rock’n’roll pêchu, des riffs éthérés et des paroles touchantes parlant d’amour, de mort, de réconciliation avec la nature.
Ce troisième album de S.G. Goodman est un chef d’œuvre de simplicité, d’humanité et de tolérance. C'est un coup pacifique porté par une femme à la tête d'un gouvernement d'une violence et d'un autoritarisme extrême. C’est un totem qui va grandir et rassembler autour de lui tous ceux qui veulent enterrer leurs haches de guerre, leurs réflexes virtuels, leurs objectifs absurdes de performance, leurs habitudes dictées par un système profondément inhumain et pas naturel.