Leur nom va comme un gant à l’époque catastrophique que nous vivons truffée de torrents d’eaux, de boues, de neiges qui fondent, de guerres qu’on regarde de nos écrans pathétiques. Avalanches. Une monstruosité de la nature qui n’a d’égal qu’un tremblement de terre, un volcan ou un tsunami.
The Avalanches est un groupe australien d’électro, un monstruosité musicale qui peut tout balayer sur son passage. Avec leurs tonnes de samples, ils peuvent facilement vous faire perdre la tête ou vous prendre la tête (si l’electro ou hip hop instrumentale n’a ni queue ni tête pour vous).
Trois albums constituent leur discographie commencée en 2000 avec le monumental Since I left you et suivi 16 et 20 ans plus tard (!!) par Wildflower et We will always love you. En dignes héritiers de DJ Shadow et son Endtroducing, ils ont brodé (et vont broder j’espère) des patchworks de sons, de grooves, de voix, de genres venant d’un espace-temps incroyablement vaste pour semer le trouble dans notre esprit et nous poser à maintes reprises la question « où suis-je ? ».
Sur Terre ? Sur Mars ? Dans les nuages ? Dans les années 60, 70, 80, 90 ? En fait leur musique s’apparente à de la réalité virtuelle. C’est un monde parallèle fou dont la seule raison d’être est de nous troubler, de jouer avec les forces et faiblesses de notre cerveau pour nous faire voyager loin de notre réalité. Avec des injections de disco, de pop-rock, de hip-hop, de soul, de musiques d’ambiance, de films, expérimentales.
On a une impression d’infinité avec les Avalanches. Les morceaux s’enchainent et à leur fin fusionnent pour donner une impression d’ensemble cyclique. Leur tempo est un wagon pris dans des montagnes russes, il n’y a pas de vitesse constante, on est soit dans l’accélération soit dans la décélération. Et dans chaque morceau, chaque portion du circuit, on retrouve d’autres morceaux. C’est sans fin ni début ! C’est addictif, pulsatif, festif, récréatif. Génial.