Comme tout le monde j'aime les surprises. Les bonnes. Celles où on s'attend à avoir quelque-chose et on a autre chose, beaucoup mieux. C'est arrivé hier chez moi avec le dernier album d'un guitariste, chanteur, compositeur anglais nommé Jonathan Jeremiah. Avec ses cheveux longs, sa guitare et sa jeunesse je ne m'attendais pas du tout à être transporté au milieu des 60s dans un univers pop-soul aux arrangements cristallins où régnaient des maîtres tels que Terry Callier ou Roy Orbison.
"Horsepower for the streets" a été enregistré avec un orchestre d'une vingtaine de musiciens dans une église d'Amsterdam. Le compositeur a voulu élever son œuvre au ciel lui donnant la dimension cosmique qu'il mérite : Sa voix et les cœurs qui l'entourent sont divines, habitées par l'esprit qui hante les plus beaux morceaux de soul. Les orchestrations sont cinématographiques, dans la lignée d'un Lalo Schifrin ou d'un Phil Spector, avec des lignes de basse brillantes, des claviers et des violons rêveurs, une guitare discrète mais omniprésente.
Et que dire des paroles ? Pleines d’amour, d’émotions, de fraternité, de forces capables de réveiller ce qu’on a de plus noble et de plus sacré : "I got a restless heart going like a runaway train at breakneck speed" / "Fair cruel maid caught up in the crossfire, Tears are raining down like hail, Time's ripe. Ripe for Revolution" / "This is where we come in, We stand up for the have nots, Up against the false gods and the despots" ...
Jonathan Jeremiah est ce que j’aime voir chez les humains. Une âme libre, créatrice à contre-courant, qui bouscule les règles et les cases qu’on se crée parfois pour simplifier le monde qui nous entoure en se basant sur des clichés et des généralisations stupides. Un homme aux cheveux longs peut ne pas faire du métal et ne pas être un voyou. Un blanc peut avoir une voix soul exceptionnelle. Les anglais ne font pas que de la bonne pop, ils sont aussi doués pour le jazz et la soul…surtout les jeunes ! 😊