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★ Freddie Gibbs & the Alchemist - Alfredo (2020)
Avant la dégustation de la galette, une petite explication s’impose sur le titre et la pochette : Alfredo est un nom composé. « Al » pour l’Alchemist (le producteur) et « Freddo » pour Freddie Gibbs (le rappeur). C’est aussi un plat de pâtes – les fettuccine alfredo - avec beaucoup de beurre et de parmesan. Il ne manque plus que la main du marionnettiste de l’affiche du Parrain de Copolla et vous avez un premier aperçu de ce qui vous attend à l’intérieur.
Alfredo est un diamant de hip hop, comme il y en a eu (et il y en aura) beaucoup en cette période 20-21 marquée par la mort et l’injustice raciale récurrente aux Etats-(dés)Unis. Avec pas mal de guests étoilés à ses côtés (Tyler the Creator/ Rick Ross/ Benny the Butcher/ Conway the Machine), Freddie Gibbs brille par ses performances, son flow, ses paroles simples et efficaces. The Alchemist par ses choix musicaux de riffs, de beats, de samples. Les deux sont faits pour s’entendre, pas de doute là-dessus !
★ Greta Van Fleet – The battle at garden’s gate (2021)
Après l’excellent « Anthem of the peaceful army » les frangins de Greta Van Fleet sont de retour ! Leur musique avec ses riffs tranchants, sa rythmique puissante et la voix divine de Robert Plant (euh non, Joshua Kiszka je voulais dire !! 😊) est là pour enchanter les fans de rock et de hard rock. La symbolique zepellinienne également avec son lot d’images, de paroles et de symboles ésotériques.
On sent que les américains ont franchi un palier, que leurs compositions ont muri et évolué dans un sens différent. Plus apaisé, moins heavy et plus rock. Le travail de mixage et de production est exceptionnel, le son de groupe est cristallin, équilibré, parfait. The battle at garden’s gate est un passage dans le temps, une porte ouverte vers un passé glorieux.
Après 15 années d’absence, le duo écossais Arab Strap fait un très grand retour. As days get dark est un chef d’œuvre qui traite comme son nom l’indique de sentiments sombres d’une façon inattendue : divertissante, amusante, voire jouissive !
Le sing-speak écossais atteint des sommets d’ironie, de sarcasme et d’autodérision. Du haut de leurs 50 ans, ils contemplent les meilleurs jours de leur vie passés et donnent une leçon à tous les jeunes loups de la pop anglaise. Instruments à cordes classiques, machines de percussions, guitares et claviers old-school, saxophones se mêlent pour former un équilibre parfait et bâtir une atmosphère sonore vertigineuse. Grave et légère, sombre et lumineuse, triste et gaie. Comme nos vies.
★ Thomas Leleu – Born to groove (2021)
Il n’y a pas mieux que Born to Groove pour prouver que le jazz est une musique vivante, dansante et entrainante. A condition d’être ouvert d’esprit comme le génial joueur de tuba Thomas Leleu, qui va au bout de ses rêves d’enfant et fusionne le jazz avec le funk, la pop, le classique et les musiques du monde.
Le premier album d’un des meilleures tubistes du monde est délicieux, les thèmes sont très variés et surprenants par leur richesse et éclectisme. Born to groove a le grand mérite de mettre en avant un instrument sous-classé et jouant souvent le rôle ingrat de comparse dans les fanfares et orchestres. Le tuba a le groove dans son ADN, c’est une évidence que Thomas a tout simplement exprimé. Il a toute la gravité, la chaleur, l’humour, la pêche pour nous émouvoir et nous mettre de bonne humeur.
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