Forever Pavot - Rhapsode (2014)

Publié par Christos sur 12 Février 2021, 13:52pm

Catégories : #Pop - Rock

La scène rock française m’a toujours épaté par sa pluralité et sa richesse. Pour se rendre compte de cela il suffit de sortir un peu des sentiers battus. Il ne faut pas rester à la surface audible par la plupart des médias ou celle de nos acquis, de nos groupes favoris (qu’on poursuit souvent avec acharnement) mais plonger en profondeur en mettant de côté nos à priori et diverses œillères. N’ayons pas peur des abîmes, des monstres et des bizarreries, des fous et des diableries. C’est en faisant son propre chemin dans les profondeurs de la mer musicale qu’on peut tomber nez à nez avec des poissons exotiques, multicolores, rares comme Forever Pavot !

Avec un nom aussi explicite, le rock de ce groupe français né en 2011 ne pouvait être que psychédélique… Leur premier album, Rhapsode, sorti en 2014 est exceptionnel. Par son nom, par les titres des morceaux, par sa pochette – le portrait naïf d’Emile Sornin, chanteur, compositeur et multi-instrumentaliste du groupe – mais surtout par son contenu: Un rock cinématographique fortement influencé par les musiques d’Ennio Morricone, les mélodies envoutantes des sorciers franco-britanniques des années 60/70, voire même des pionniers de la musique électronique.

Rhapsode est en grande partie instrumentale avec quelques passages vocaux et des harmonies chantés en anglais et français. On est du côté doux, enneigé, hallucinogène du rock. Au pays des maîtres voodoo et des sorcières. Les sorts et les potions magiques de Rhapsode sont fabriqués à partir de nappes de claviers et accompagnés de rhythmiques et de riffs entrainants. Avec des effets spéciaux et des sons bizarres qui s’emmêlent pour aiguiser davantage notre imagination.

On est dans une musique de film qui n’existe pas, qui s’inscrit dans la lignée des œuvres de Jean-Claude Vannier et des nombreux groupes français méconnus de rock progressif/psyché des années 70 (*). L’envie de garder ce secret du rock français est forte – qui n’a pas eu envie un jour de garder pour lui une rencontre trippante avec un animal ou un humain exquis ? – mais l’envie de partage prend le dessus…On est des êtres sociables, des vecteurs et pas des puits de (bonnes) connaissances non ?…Et puis Rhapsode le vaut très très bien !!

(*) Wapassou, Atlantide, Motus, Heratius, Alain Meunier, Le Système Chapoutchik, Mahogany Brain, Dün, Alice, Chêne Noir, Maledictus Sound etc ...

Brendan Perry - Songs of Disenchantment {Music from the greek underground} (2020)

★ Sélection Février 21

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