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♯  About Good Music  ♯

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La musique est une nourriture ... rock, soul, hip-hop, world, classique, jazz, electro, blues, reggae, folk .... Ecoutez de tout pour être équilibrés !


Imarhan – Temet (2018)

Publié par Abdelaziz sur 27 Septembre 2019, 14:54pm

Catégories : #Africa-reggae

Imarhan – Temet (2018)

J'ai rêvé que je prenais le thé...le thé au Sahara. Thé noir généreusement sucré pour en couvrir l'amertume.Thé de touareg à l'hospitalité inégalée, au sourire majuscule. Au-dessus de moi, se tend la toile de la khaïma, devant moi se dressent les dunes de sable. Paysage à la beauté sauvage; Terre de béatitude, de plénitude et pourtant territoire de lutte pour l'émancipation de ceux et celles qui ne veulent pas se laisser enfermé.e.s dans des frontières tracées à l'équerre.

Mon hôte s'adresse à moi en tamasheq; il s'appelle Iyad Moussa mais on peut l'appeler Sadam. Il y a une poignée de dattes sur la natte. J'en prends une (celle qui me faisait de l’oeil) et savoure ce petit fruit sucré. Sadam me parle du manque d'eau, des difficultés à se soigner, à s'éduquer. Beaucoup de choses sont à améliorer sans pour autant changer de mode de vie. Sadam me parle du bétail, des enfants, du ciel étoilé, du foyer et de la musique. Beaucoup de choses sont à préserver, inutile de changer de mode de vie. Je l'écoute les oreilles aux aguets, les yeux émerveillés comme ceux d'un enfant à qui on raconte une histoire de dragons et de fées

Le silence du désert est interrompu par l'arrivée d'un pick-up, quatre jeunes hommes en sortent et se dirigent vers nous. Ils portent des instruments à cordes, des percus et des amplis à piles. Mon hôte sort alors une guitare électrique de derrière le voile de sa tente, et va se joindre à eux. Il me demande de l'accompagner. Je ne refuse jamais (même pas en rêve) une invitation. Il me dit «pour toi, nous allons interpréter les chansons de notre album Temet!». Il n'y a qu'en rêve qu'on a droit à un concert «pour moi tout seul». Dix morceaux s’enchaînent les uns après les autres formant quarante-et-une minutes de bonheur. La guitare de Sadam tient une place importante au milieu de ce quintet haut en couleurs. Difficile de rester assis quand on écoute l'ensemble de leur prestation. Difficile de ne pas rester rêveur lorsqu'on écoute leurs ballades, la magie du désert faisant le reste.

A la fin du concert, Sadam me présente les musiciens. Leur groupe s'appelle Imarhan. Faut-il préciser qu'ils sont dans la lignée de Tinariwen? Faut-il préciser qu'ils sont excellents? Faut-il préciser qu'ils méritent d'être écoutés n'importe où et par tout temps?

Je me suis réveillé (peut-être malheureusement) et mon rêve s'est évanoui. Je regarde la pluie tomber, depuis ma fenêtre, la grisaille qui va s'éterniser. Malgré le spleen, un mot vient à mes lèvres, un mot qu'il me plaît à fredonner, un mot qui me met du baume au coeur «Azzaman».

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