Connaissez-vous la Bourgogne? Ses vallons, ses coteaux, son patrimoine culinaire, sa moutarde, ses escargots...Eh bien, je n'en parlerai pas. Désolé.
Je vais m'intéresser plutôt à un artiste qui aime l'image, la musique et les mots. Et surtout qui aime à en jouer.
Il est cinéaste. Il est aussi auteur-compositeur-interprète à ses heures perdues.
Il s'appelle Fred, Fred Poulet. Il se serait appelé Farid El Djedj s'il était né en Egypte, mais bon, il est né à Dijon, alors il s'appelle Fred Poulet.
Il a quelques albums à son actif. Son premier sorti en 1995, s'intitule «Mes plus grands succès»;d'emblée, il annonce la couleur ̶ sacré bout-en-train que ce Fred ̶ !!
J'insisterai sur «Encore cédé» , l'album que je préfère, sorti en 1996.
Il y a du Serge Gainsbourg, du Jacques Dutronc, du Pierre Dac, du Boris Vian chez lui. Quand je dis «chez lui», c'est pas forcément dans son appart' (m'ayant jamais invité à bouffer chez lui, je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier s'il avait des scuds des bouquins de Vian, Gainsbourg et consorts) non, c'est dans ses compositions.
Il est un peu «pince-sans-rire», légèrement dandy et carrément rock'n'roll.
Il nous donne, avec beaucoup de facilité (c'en est déconcertant), une leçon d'anglais sur un thème emprunté à «Chapeau melon et bottes de cuir»: «I la quitte en english, I feel à l'anglaise».
Il nous fait aimer le Tour de France avec son drôle de talking-blues «Walking Indurain».
Il nous amuse et nous enchante quand il chante un truc qui pourrait être un hymne à tous les perdants magnifiques: «Je me plante et j'échoue à la mode, à la mode».
Cet artiste me plaît. Laissons le chanter et tourner.
Désormais la Bourgogne, comme la Bresse, a son Poulet. Est-ce que la municipalité de Dijon daignera un jour donner son nom à une place, une rue, une avenue? Ce serait rigolo et presque légitime.