L'Olympia était le jardin de la Piaf et elle était son plus bel oiseau. C'est avec elle que le mythe de cette salle parisienne a commencé à prendre forme au milieu des années 50.
"Olympia 1955...1962" est une compilation de ses performances olympiennes, en trois vinyles, publiée à la fin des années 70. Chaque face est le début d'un concert, les 25 premières minutes après le décollage.
La remontée du temps vaut le détour ! On se retrouve 60 ans en arrière, on saute deux à trois générations. A l'époque où l'industrie du disque était à ses balbutiements, où la musique avait moins de place qu'aujourd'hui. Sans télé, internet, portables, ordinateurs, chaînes hifi ou walkmans. Avec peu d'argent, plus d'humanité, des bals, guinguettes et une vrai vie de quartier. Au temps de la jeunesse de nos grands parents. (ou arrière grands parents pour les jeunes!)
On ferme donc les yeux et on se retrouve dans un fauteuil de l'Olympia. On entend la présentatrice devant le rideau annoncer le spectacle. On sent le rideau s'ouvrir et on aperçoit les musiciens. Puis quelques secondes plus tard arrive la petite Edith sous un tonnerre d'applaudissements. Au début de chaque chanson elle nous donne le titre et les compositeurs de la chanson (à l'époque les compositeurs et paroliers étaient aussi importants que le chanteur). Puis elle se lance dans ses interprétations avec sa voix légendaire. Qui fait frissonner, pleurer, rire, emballer notre cœur.
Tout y est ou presque. Les incontournables Accordéoniste, La foule, Je ne regrette rien, Padam, Mon manège à moi mais aussi des chansons moins connues de la reine de la chanson française. Des chansons qui ont été très peu reprises au fil du temps, qui sont restées intimement liées à elle. Normal, leur interprétation était tellement divine, qu'elle est restée hors de portée des communs mortels. Pour l'éternité.