Le début des 70s a été marqué par l'avénement de la Blaxploitation, un courant socio-culturel materialisé par des films avec des héros noirs et la renaissance de la musique soul/funk. A part quelques rares exceptions ces films ne volaient pas très haut. Leurs titres non plus qui contenaient très (trop) souvent le mot black : Blackenstein, Blacula, Black Samourai, Black Gunn, Black Samson, Black Godfather, Black Lolita, Black Gestapo (?!!) etc
Mais les bandes originales qui les accompagnaient étaient très souvent canons. L'explication était simple. Les grands maîtres de jazz et de soul/funk voyaient que leur musique n'était plus aussi populaire. Leurs ventes se réduisaient de plus en plus, le rock avait pris le dessus. Un film en tant que support visuel de promotion de leur musique semblait un très bon moyen pour les relancer. Le pari était plutôt réussi même si leur véritable moments de gloire viendraient plus tard, avec les samples du hip hop et le revival des musiques afro-américaines à partir des années 90.
Coffy est une BO de cette catégorie, moins connue que Shaft d'Isaak Hayes, Black Caesar de James Brown ou Superfly de Curtis Mayfield mais tout aussi puissante et jouissive. Le film met en scene l'histoire d'une jeune infirmière qui se venge de tous ceux qui ont rendu dépendante des drogues sa petite soeur. Dans le rôle principal, Pam Grier, une icône de la blaxploitation que les plus jeunes ont connu via Jackie Brown de Tarantino.
La musique de ce film est un délice qu'on peut deguster aisement sans avoir vu le film, comme la plupart des bonnes BO. C'est un bouquet de fleurs plus belles les unes des autres. Roy Ayers, compositeur génial de soul/jazz/funk et vibraphoniste est au sommet de son art. Pas un morceau ne ressemble aux autres. On peut passer d'une simple mélodie d'orgue à du jazz/soul rapide avec au centre un vibraphone. D'un funk très dansant à une envolée soul. D'un jazz easy listening à un groove très energique. Trop bon.