★ Woody Murder Mystery - Lost in Beaucaire (2018)
Rares sont les albums qui arrivent à accrocher leurs auditeurs du premier coup. Du début jusqu'à la fin. De la voix jusqu'aux harmonies et la rythmique en passant par le choix des instruments. Lost in Beaucaire fait partie de ses étoiles qui font leur apparition dans un ciel musical de plus en plus chargé et qui emmettent une lumière suffisamment importante pour qu'on les remarque.
Woody Murder Mystery est un trio français de pop aérienne. On pourrait très bien leur trouver des ressemblances avec Air, le Velvet Underground doux ou Françoise Hardy. Mais ils ont indéniablement un son qui leur est propre contenant des éléments nouveaux. Qui s'inscrit dans un ensemble beaucoup plus vaste que celui de la pop française.Le choix bilingue anglais/ français y est pour beaucoup. Mais ce sont surtout tous les ingrédients musicaux qui relevent et revelent la beauté de Woody Murder Mystery. Un clavier vintage par ci, un riff légèrement psychédelique par là, une voix et des coeurs sensuels et nonchalants, des accords limpides et des lignes de basse très simples creent une atmosphère féerique. Au bout d'une demi-heure et des 12 morceaux on se reveille et on n'a qu'une seule envie : Rejouer cet album rêveur !
★ Paul Kalkbrenner - Parts of Life (2018)
L'electro qui fait vibrer, hypnotiser, danser et réguler les pulsations cardiaques (vers le haut ou vers le bas) en un minimum de notes est l'affaire de Paul Kalkbrenner. Depuis la sortie de son premier single emblématique 'Sky and Sand' en 2011, la trajectoire de sa musique est ascendante. Il ajoute tous les jours de nouvelles oreilles à son fan club.
Signs of Life est son dernier album. 15 morceaux intitulés One, Two, .. Fifteen apparaissent dans le désordre pour brouiller les pistes de danse : Eleven sort en premier, Three en deuxième, seven en quatrième etc. Sa volonté est sans doute d'écouter son album de bout en bout, de ne pas garder un seul titre en mémoire mais Signs of Life tout entier. C'est très bien réussi ! Les morceaux s'enchainent pour le plus grand bonheur des fêtards, des clubbers et des danseurs d'après-minuit. Mais aussi pour ceux qui veulent avoir chez eux un très bon son electronique.
★ Orchestra Baobab - Tribute to Ndiouga Dieng (2017)
Ndiouga Dieng fut un des membres d'un des plus grands groupes d'Afrique, les senegalais de l'Orchestra Baobab. Sa mort a crée un sursaut artistique dans le groupe qui n'était pas retourné en studio depuis plus de 10 ans. Cet album de l'excellent label de musiques ethniques 'World Circuit Records' nous plonge dans l'Afrique traditionnelle mais aussi dans des musiques plus latines. Pour nous rappeler peut être que les racines des musiques afro-cubaines se trouvent du côté de l'Afrique de l'Ouest. On reste dans la direction tracée par le groupe depuis ses débuts : Un son polymorphe, à base de percussions, cuivres et instruments tradidionnels qui n'est ni de l'afrobeat, ni de la salsa, ni de la rumba, ni de la soul, ni du traditionnel mandingue. Mais plutôt un mélange génial de toutes ces belles musiques.
★ Art Blakey and the Jazz Messengers - Moanin' (1958)
Etre batteur et frontman (chef d'orchestre) dans une formation de jazz est une chose rare. Cela arrive avec des batteurs géniaux du genre Max Roach, Tony Allen ou Elvin Jones. Art Blakey était le père des batteurs de génie, un des inventeurs du bebop mais aussi un lanceur de talents via son groupe des Jazz Messengers. Dans sa très riche discographie et dans le catalogue de Blue Note, Moanin' occupe une place très importante.
Sur la pochette on voit la tête d'Art en gros plan. Ce n'est pas du tout representatif des couvertures très stylisées du label Blue Note mais lorsqu'on s'appelle Art Blakey on n'a pas besoin d'attirer le regard de l'amateur de jazz par une pochette !
Bien qu'il ne soit à l'origine d'aucune des six compositions son jeu est stupéfiant : Bluesy et tranquille au début avec le morceau eponyme, il se chauffe petit à petit en devenant plus dense et rapide. Le paroxysme est atteint avec "The Drum Thunder Suite", une suite articulée autour de 3 thèmes et le finale "Come Rain or Come Shine". Evidemment il ne s'agit pas d'un album axé sur la percussion, sa fine équipe d"époque - dont l'immense trompetiste Lee Morgan et le saxophoniste Benny Golson - inspire, titille et donne la parfaite réplique au chef. Une note bleue de soixante ans indispensable !!