Il n’avait pas besoin de faire ses preuves, de mouiller son T-shirt. La salle était surchauffée, acquise à sa cause, amoureuse. Deuxième sold-out consécutif dans le temple parisien de la musique. Il aurait pu préserver un peu sa voix (malmenée) pour le lendemain, faire le minimum syndical … après tout, même en chantant frère jacques, le public aurait été aux anges, il aurait eu sa standing ovation à la fin indépendamment de sa prestation !
Mais lorsqu’on est un monstre sacré du rock français, une bête de scène, on donne tout. Et hier soir, Bertrand Cantat a tout donné. Sa voix, son cœur, ses chansons de Détroit et de Noir Désir, son énergie rechargeable par les vibrations du public. Deux heures pleines de lumières, de chansons intimes, d’hymnes des années 90, de guitares très rock, de danses, de pogos, de rappels et d’acclamations.
Je n’avais jamais vu l’Olympia vibrer autant. Je n’avais jamais vu un chanteur aussi étincelant, radieux, ému, heureux. La communion était parfaite, la connexion était en très très haut débit. Comme une soirée de retrouvailles entre potes. Comme le retour d’un poisson dans la mer...après une longue traversée du désert.