La soul n’était pas ma tasse de thé quand j’étais jeune. Pas assez rapide, énergique pour danser, pogoter, slamer. Le temps m’a rapproché d’elle. Ce temps qui nous calme, nous rend plus sages ou dans le pire des cas nous fait passer de la gauche à la droite, nous fait prendre des rides et nous rapproche de Dieu si on est croyants.
La musique de l’âme – ou soul – découle de cette croyance, ses ailleux étant le gospel, les spirituals et le blues. Mais heureusement on n’a pas besoin d’être croyants pour l’apprécier. Il est même recommandé de jongler entre le sacré et le profane tout en ayant des pensées fortement sexuelles !
Si je devais prendre un disque soul sur une île déserte, ce serait probablement le live at the Carnegie de Bill Withers. Il ne s’agit pas d’un simple album de musique. C’est un monument, une drogue dure, une prière inégalée dans ce temple qu’est le Carnegie Hall.
L’équipe autour du chanteur est au pic de sa forme. Les percussions, la basse, la guitare et le piano s’entendent tellement bien qu’à la fin on a l’impression qu’ils forment un seul instrument. Le public est en extase et catalyse l’énergie du groupe en le libérant complétement. Et Bill Withers survole le tout avec une voix, un jeu de guitare acoustique et une présence scénique hors norme.
Du grand art ! Que demander de plus ?