Non, Ennio Morricone n’est pas mort. Les Dieux ne meurent pas !
Rares sont les Hommes qui comme lui ont marqué autant l’histoire de l’humanité en laissant une œuvre aussi monumentale. Comme les grands philosophes, écrivains et compositeurs il a changé le cours de l’histoire.
Il faisait un des plus beaux métiers du monde, il habillait les images du petit et grand écran. Il faisait de la haute couture, du sur-mesure pour émouvoir les spectateurs et sublimer les films de Sergio Leone, Bernardo Bertolucci, Roman Polanski, Giuseppe Tornatore, Brian de Palma, John Carpenter, Pier Paolo Pasolini etc .
Sa musique est un immense iceberg dont la plupart des gens ne connaissent que la partie emmergée. Celle des western spaghettis – quel nom stupide dont il avait horreur -. Certes la trilogie des Dollars l’avait rendu célèbre et incontournable mais le maestro était bien plus que ça. Son génie musical avait une versatilité que très peu de compositeurs ont. Il pouvait composer du classique, du jazz, du funk, du rock psychédélique, de la pop, de la bossanova, de la musique avant-gardiste. A partir d’une simple mélodie, un sifflement, un son de cloche, un simple enchaînement de notes, un thème, il arrivait à créer des variations et construire toute une bande originale.
Hollywood n’avait jamais compris son génie, il s’est rattrapé à la fin de sa vie en 2007 en lui donnant un oscar pour l’ensemble de son œuvre en en 2016 pour les Huit Salopards de Tarantino… alors qu’il le méritait amplement en 1986 avec The Mission ou en 1968 avec Once Upon a time in the West. Mais les amateurs de bonne musique et de bons films lui avaient montré leur amour depuis longtemps.
Il nous a laissé beaucoup de fil à retordre, plus de 500 pièces constituent son monde. Un labyrinthe dont une vie entière n’est peut-être pas suffisante pour l’explorer. Les générations futures apprendront peut-être que c’était lui derrière le dernier (et très controversé) Pasolini, Salo ou les 120 journées de Sodome. Qu’il avait composé la musique de Corleone en 1978. Celles de beaucoup de thrillers et films d’horreur (La tarentule au ventre noir, Le venin de la peur, L’exorciste 2, l’Antéchrist, Cosa avete fatto a Solange ?...). Qu’il avait été sollicité par Henri Verneuil pour mettre sa signature sur le Clan des Siciliens , Peur sur la ville, le Casse, le Serpent, I comme Icare. Ou qu’il avait même composé Atame de Pedro Almodovar…
Che uomo !