Jahseh Onfroy - aka XXXtentacion – était un talent immense. Il avait inventé une façon très personnelle de rapper. Son hip hip était émouvant, intelligent, expérimental, éclectique. Sa boîte à outils basique : Piano, guitare, boîte à rythme et bien sûr sa voix. Il semblait ne pas avoir de frontières, il pouvait prendre plusieurs directions : Pop, emo, nu-métal, grunge, RnB, trap.
Il était beau avec ses tatouages et ses dreads colorés, ses traits fins et sa couleur de métisse héritée de ses ascendants jamaïcains, syriens et italiens.
« 17 » était son premier album et l’année de sa consécration. Il n’avait pas besoin du coup de pouce de Kendrick Lamaar sur tweeter pour décoller comme une fusée. L’horizon 2018 était clair. Il était sur orbite et sa capsule s’apprêtait à partir plus loin. Le deuxième album « ? » était terrible, d’une versatilité déconcertante. Il était en train de redéfinir les normes d’écriture du hip hop, il était impressionnant.
La musique de Jah avait en elle de la chaleur et de la froideur. Il disait « I love you more than I love myself », il était chaud avec les autres et froid avec lui-même. La musique était son allié dans sa lutte contre la dépression. Ses chansons étaient courtes et avaient l’air incomplètes, pas finies. C’était intentionnel je pense. Comme le journal de Kurt Cobain, où les lecteurs doivent faire un effort pour déchiffrer, mettre de l’ordre et laisser leur imagination compléter les trous.
Au début de l’été 18 il a été assassiné pour un sac de dollars.
A vingt ans la vie commence pour la plupart des hommes et pour lui elle était finie. Il est parti rejoindre le cercle des génies de la musique disparus trop tôt. Il nous a laissé une œuvre qui vaut la peine d’être entendue. Et surtout une vérité qui doit éclairer les pas de nous vivants : Que la vie ne tient qu’à un fil…