Le début des années 90 a été marqué par l'avènements du grunge, qui a "tué" le hard rock classique. Il s'agissait d'un mouvement atypique propulsé aux sommets des préférences des jeunes par Nirvana en 1989. Et mort prématurément avec le suicide de Kurt Cobain en 1994. Des excellents groupes ont évolué dans ce milieu pendant cette courte période : Soundgarden, Alice in Chains, Pearl Jam, Mudhoney ... et évidemment Nirvana. Ils étaient tous porteurs d'un son âpre, heavy, anticonformiste, nonchalent, revoltant. La rupture avec leurs pères du hard rock, et du rock en général, était évidente. Le renouveau musical couplé à une attitude et une mode grunge ne pouvait que plaire aux jeunes générations et quête de combat avec les vieux parents has been et de rêv(es)olutions.
Seattle était le cœur du mouvement et dans l’effervescence ambiante un groupe est monté en puissance et a créé un chef d'œuvre. Stone Temple Pilots était le nom du groupe, Purple leur génial deuxième album. Ou pour les puristes (紫) qui veut dire purple en japonais...le mot anglais n'était inscrit nulle part sur la pochette!
Après la sortie de leur premier opus "Core" en 1992, ils ont voulu composer des pièces moins sombres que leurs collègues grunge. Ils avaient monté le versant grunge de la chaîne montagneuse Rock et marchaient sur la crète qui donnait sur le versant alternatif. Leur vision - ou vue - du paysage était imprenable ! Les mélodies étaient délicieuses. L'inscription "12 gracious melodies" sur le gâteau d'anniversaire au verso de la pochette donnait une idée très juste de ce qui attendait l'auditeur.
Une série de chansons lumineuses, portés par la guitare & basse des frères De Leo et la voix du frontman charismatique Scott Weiland. Comme leurs créateurs l'avaient voulu via cette pochette énigmatique sans titre ni tracklist, Purple s'écoute d'une traite. Certains distinguent la présence de deux de leurs tubes, Vasoline avec son riff et sa rythmique enivrante et le magique Interstate Love Song.
Personnellement je n'ai pas de préférence. Que choisir ? Le Pretty Penny avec son doux tambourin, Meatplow avec son riff devastateur, Lounge Fly avec sa rythmique endiablée, Big Empty et ses variations bluesy/grunge, Army Ants et sa batterie mitrailleuse ou Kitchenware & Candybars et ses insertions symphoniques ? Et lorsqu’on croit que c’est fini, apparait le morceau fantôme pour nous surprendre avec la voix de crooner … qui sort de nulle part !!
Tout est bon dans ce gâteau.