★ The Beatles - White Album + the Esher demos (2018)
Le White Album est un de mes quatre évangiles des Beatles (les autres étant Rubber Soul, Sgt Pepper et Abbey Road). Pour fêter son 50ème anniversaire, Capitol a sorti le grand jeu: Les démos Esher. Leur nom vient du village où George Harrison avait sa maison de campagne et invita ses copains pour répéter les titres qu'ils allaient enregistrer quelques mois plus tard et figurer dans l'album blanc.
Ces démos sont ni plus ni moins la maquette unplugged de leur futur album. En les écoutant, on se glisse dans l'intimité du plus grand groupe des 60s, à une période heureuse et insouciante. On est une petite souris au coin du feu de cheminée, avant la tempête Yoko, après leur séjour indien. Les versions sont acoustiques, très différentes de leurs grands frères. Les paroles changent parfois, le jeu à deux voire trois guitares est très bon et les voix ne sont pas les mêmes. Parfois elles surpassent les versions définitives. Julia, While my guitar gently weeks (sans le solo d'Eric Clapton), Child in Nature (le précurseur de Jealous Guy avec des paroles complétement différentes), Blackbird, Sour Milk Sea sont d'une beauté divine !
★ Climax Soundtrack (2018)
Pour les amoureux de disco et de musique électronique, la bande originale du film Climax de Gaspar Noe est un trésor rempli de pépites et de très bons sons. Il le fallait bien pour ce film controversé, où des danseurs répètent puis sont embarqués dans une fête démente qui tourne mal. Il s'agit d'une compilation où on peut trouver des classiques et un nombre impressionnant d'inédits.
La liste est longue, on a de quoi danser une bonne partie de la nuit. Avec les superbes versions instrumentales de Born to Be Alive et Supernature, de la Sangria - une nouveauté du Daft Punk Thomas Bangalter - , Pump up the Volume, un mix étendu de Soft Cell qui reprend Tainted Love et Where did our love Go des Supremes, Gary Nyman, Aphex Twin, Giorgio Moroder. Et une reprise instrumentale d’Angie des Rolling Stones, histoire de se calmer, avant de repartir sur la piste avec Chris Carter, Kiddy Smile, Neon, Wild Planet etc
★ The Good, the Bad and the Queen - Merrie Land (2018)
Le super groupe de Damon Albarn, the Good the Bad and the Queen est de retour pour son deuxième album. Musicalement parlant, il n'arrive pas aussi haut que le premier opus du quatuor. C'est normal, "The Good, the Bad and the Queen" est un immense chef d'oeuvre. La section rythmique et les mélodies ne sont pas aussi riches et jouissives. La batterie de Tony Allen est en retrait, la basse de Paul Simonon est plus discrète. Le tempo est ralenti, on est dans une suite de morceaux calmes.
La force de Merrie Land réside dans le contexte, les paroles et l'ambiance générale voulue par le cerveau du groupe. On est dans une période où l'Angleterre prépare ses bagages pour quitter l'Europe et Damon exprime ses regrets, ses réflexions sur le fait d'être britannique au début du 21ème siècle. Avec beaucoup d'humour, d'autodérision et d'amertume. Au lieu de pleurer ! Est-ce le début de la fin ou le début d'une nouvelle aire pour ce peuple atypique ? Question très difficile. La Grande Albion va devoir naviguer dans des territoires inconnus et aura grandement besoin des voix et du talent de leur meilleur produit d'exportation : La pop.
★ Greta Van Fleet - Anthem of the peaceful army (2018)
Je suis tombé sur eux par hasard, dans un couloir de métro où une affiche géante annonçait leur concert au Zénith en Mars 2019. C'est quoi ce nom bizarre de groupe ? Greta Van Fleet ! Et comment ça se fait qu'ils soient si connus (pour passer dans une grande salle) et que j'ignorais leur existence ? Éléments de réponse : Il s'agit d'une fratrie (au vrai sens du terme) d'américains dont l'arrière-grand-mère se nommait Gretna Van Fleet.
Depuis 2012 ils font du hard rock zeppelinien. Leur premier album Anthem of the peaceful army sorti en Octobre de cette année connait un succès foudroyant aux States, en Allemagne et aux pays du nord de l'Europe. Normal, les Vikings étaient toujours très portés par le métal et les plus grands fans de Led Zep se trouvent de l'autre côté de l'Atlantique ! Bien que la voix du chanteur rappelle trop celle de Robert Plant et que leur source d'inspiration se trouve clairement dans le blues-rock années 70, ils ont un son, une identité musicale propre à eux. Leur talent est brut, ils doivent le façonner, peut-être sortir de l'ombre de Led Zepellin qu'ils font consciemment planer sur eux et surtout confirmer leur départ explosif dans les années qui viennent.