★ John Coltrane - Both directions at once, the lost album (2018)
Un album perdu d'un très grand musicien/compositeur qui refait surface est un grand événement. Lorsqu'il s'agit du génial saxophoniste John Coltrane cela équivaut à la découverte d'une chambre secrète de la grande pyramide ! Et il ne s'agit pas d'un effet marketing d'Impulse (la maison emblématique d'édition de Coltrane et de très bon jazz).
On n'est pas face à des versions alternatives ou d'un ensemble de titres "inédits" parus sous forme de bootlegs - que publient en général les grandes maisons d'édition pour se goinfrer sur le dos de leurs cadors. On a une vraie session d'enregistrement de 1963 avec son fameux quartet (Elvin Jones à la battérie, Jimmy Garrisson à la basse et au piano McCoy Tyner). Une vraie perle cachée de la période que je préfère de lui, celle juste avant "A Love Suprême" ... avant qu'il dérive vers la galaxie du free jazz.
★ La Dame Blanche - Bajo El Mismo Cielo (2018)
Derrière le nom de scène Dame Blanche se cache Yaite Ramos Rodriguez, une chanteuse / flutiste / percussionniste cubaine. Elle vient de nous livrer son premier album, Bajo el mismo cielo. Un mélange explosif de hip hop, cumbia et de reggae. Le groove de la Dame Blanche est tueur, capable de réveiller les morts et de faire danser les mecs les moins portés par la danse.
Chaque chanson a un ingrédient supplémentaire qui la différencie des autres: une intro de flamenco, une rythmique dance hall, une envolée de soprano, un motif electro, un son de flûte ou une percussion inattendue. Avec un père tromboniste et directeur artistique de Buena Vista Social Club (Jesus Ramos), une famille de musiciens et une île où l'éducation musicale des enfants est obligatoire, on ne peut que jouer dans la cour des grands !
★ Call me by your name Soundtrack (2017)
Call me by your name, est un film romantique italien qui met en scène une histoire d'amour estivale entre deux jeunes hommes dans l'Italie du nord des années 80. Les couleurs, les décors, les paysages, le jeu des acteurs, le scénario sont d'une grande beauté. Sa bande originale ne pouvait pas ne pas être à la hauteur des images. Elle rélève le côté dramatique et romantique de ce chef d'oeuvre d'un autre temps, à la fois lointain et proche de notre présent.
Musicalement parlant l'ensemble est très cohérent, placé sous le signe du romantisme. Il peut tenir seul sans le film, comme toute BO géniale, et nous émouvoir. On saute du connu à l'inconnu. Des tubes internationaux des années 80 (Giorgio Moroder, F.R. David, Bandolero...) aux chansons pop italiennes méconnues (Marco Armani, Franco Battiato, Loredana Bertè). Des compositions modernes de piano (John Adams, Ryuichi Sakamoto, André Laplante ...) aux chansons inédites de Sufjan Stevens, l'orfèvre de pop américaine. On est dans un vrai havre de paix, avec des repères plus ou moins familiers. A écouter de préférence lorsqu'on est amoureux !!
★ Ty Segall & White Fence - Joy (2018)
Le rock a cinquante ans et de beaux jours devant lui. Grâce en partie à des artistes comme Ty Segall et White Fence qui arrivent à le régénérer, en créant des sons inédits, sans tomber dans le piège de la répétition. Joy, leur dernière collaboration, est un mélange de garage, punk et de rock psychédélique. Les instruments et la voix remplissent un espace sonore multidirectionnel où les ruptures de batterie, les changements de tempo, les mélodies et les surprises s'enchaînent pour le plus grand bonheur des amateurs de rock.
On pourrait trouver à ce duo brillant un peu de Syd Barrett par ci, des Kinks ou Beatles par là.Mais on ne peut pas les mettre dans une case existante. Et c'est ça qui est génial: on est obligés de créer une nouvelle pièce dans le temple du rock pour les faire rentrer... Joy n'a qu'un seul point faible : Il ne dure que 30 minutes :-(