Jonathan Wilson est incontestablement un oiseau rare. A ses débuts, en l'écoutant, je me disais qu'il été né à une mauvaise date - il aurait dû être en Californie dans les années 60 où le mouvement psychédélique était à son apogée. Mais avec le temps je me suis rendu compte que c'était une bénédiction d'avoir de nos jours un compositeur / multi-instrumentaliste / producteur aussi doué. Un prophète capable de régénérer un genre oublié et de créer un mouvement artistique autour de lui.
Rare Birds s'inscrit dans la lignée psychédélique planante de ses grands frères, les excellents Gentle Spirit et Fanfare. Les morceaux dans leur ensemble sont très variés au niveau de la composition et la rythmique. Ils cachent - comme toute psychédélie sonore qui se respecte - leur lots de surprises : Depuis le début, plein d'éléments débarquent de nulle part pour le plus grand plaisir des oreilles...On est dans une forêt enchantée remplie de trésors et de champignons hallucinogènes ! Un clavecin par-ci, un écho par-là, un saxophone, une rupture rythmique, une voix supplémentaire, une percussion bizarre, une ligne pinkfloydienne. A cette première impression s'ajoute évidemment la voix et les paroles charismatiques du maître. Et le livret entièrement illustré par Jonathan Wilson. Et la superbe pochette aux effets tridimensionnels où au bout se trouve ce très grand artiste. On est définitivement dans une rêverie.
Pour finir je ne peux pas m'empêcher de faire un petit parallèle avec son célèbre homonyme, Brian Wilson, le cerveau instable des Beach Boys (perdu malheureusement dans les drogues). Cinquante ans après Pet Sounds, un autre homme venu du plus bel Etat des Etats-Unis nous donne un autre chef d'œuvre de rock psychédélique : Rare Birds.
L'histoire se répète. Pour le bien de la musique.
PS: Pour les parisiens, il passe le 21 et 22 Mars au Point Ephémère.