Dominique A est un artiste avec un grand A. Un poète rockeur, consacré à son art avec ses antennes pointées sur notre monde, l'actualité littéraire et artistique. Un homme qui n'a jamais fait de compromis. Qui a tracé depuis 1992 avec sa « Fossette » son chemin dans la chanson française. Loin des sentiers battus et commerciaux. Un chemin onirique qui décline l'amour, les relations humaines, le quotidien sous tous les angles. En laissant suffisamment d'espace à l'imaginaire de son public. Comme tout grand poète.
Son dernier album « Toute Latitude » est annonciateur d'une année musicale très riche. Il fut précédé par un magnifique mini-film d'animation de 13 min nous mettant l'eau à la bouche avec 4 extraits. Il sera suivi d’une série de concerts à travers l'Hexagone et un deuxième album acoustique annoncé pour la rentrée.
Toute Latitude a tout pour devenir un chef d'œuvre. On ne peut pas rester insensible face à la beauté de sa pochette. Ce couple de centaures précédés de leur étoile qui cherchent le contact sur un fond orange crépusculaire est une idée divine ! On peut y voir toute sorte de choses mais on n'a qu'une seule envie : Plonger à l'intérieur pour écouter ce nouveau recueil de poèmes.
La musique est accrocheuse dès les premières notes, la toile se tisse sur une pop électro feutrée et efficace. Le côtoiement des guitares et autres instruments "classiques" du rock avec les boîtes à rythme et autres programmations électroniques devient d’une évidence déconcertante. La voix est limpide, la diction est parfaite. Pour mieux mettre en valeur les textes où les mots, les rimes et les images esquissés sont très justes et parfaitement placées.
La voix de Dominique A a un côté féminin très chaleureux, elle est au centre de ses œuvres et celui-ci en particulier. Comme la centaure qui domine de par sa position et sa nature son compagnon masculin. C’est sa vision et celle qui pourrait sauver ce monde. Aller vers plus de féminité, de sensibilité et de douceur. « Se décentrer » comme il le clame à travers la chanson homonyme. « Il serait bon de reconnaitre que l’homme n’est pas au centre de la terre ! Se replacer, descendre du piédestal, laisser la terre se retrouver, entendre la mer respirer, les animaux ne plus hurler ».