L’année 2018 vient d’arriver. Que retenir de l’année 2017 ?
Un ami m’a demandé un jour quels étaient mes coups de cœur musicaux du moment (ben euh ch’ais pas trop…)… pas facile de donner une réponse tout de go à cette question. Et pourtant, j’aurai pu lui répondre instinctivement sans réflexion aucune, puisqu’ un album sorti fin 2016, écouté et réécouté toute l’année 2017 m’avait particulièrement touché (pour ne pas dire époustouflé). Higelin 75, c’est comme ça qu’il s’intitule. Comme une référence à l’âge de l’artiste et peut être aussi à son premier album Rock (BBH 75). A bien y regarder, les couvertures de ces deux albums ont comme point commun un portrait du chanteur pas souriant du tout (genre « kesta ta ? »). On a l’impression qu’il cherche à en découdre, qu’il veut nous rentrer dans le lard. C’est d’ailleurs ce qu’il fait. Bien que l’amorce de l’album soit une chanson d’amour d’un père à sa fille (il nous a habitués à ça sur tous ces albums depuis qu’Izïa est née). Les mots claquent accompagnant la musique (qui est loin d’être dégueulasse) et non l’inverse. Les mots vibrent et brillent parce qu’il a toujours su les faire briller. Les mots tranchent dans le vif, parce que le Rock c’est ça, c’est des coups de poings au ventre, des uppercuts dans la tronche. La loufoquerie, la poésie, sont omniprésentes dans tout l’album. C’est un demi-siècle d’Higelin le chanteur qui est gravé dans cette cinquantaine de minutes. Cet album résume à lui seul la carrière de « Crabouif » (c’est ainsi qu’il se surnomme), depuis l’époque Canetti jusqu’à aujourd’hui en passant par Saravah.
S’il m’est permis de vivre jusqu’à 75 ans, j’aimerais pouvoir avoir autant de fougue, d’énergie, de folie, d’extra-lucidité chevillées au corps que lui. Chapeau bas.