La musique comme la vie est injuste.
Depuis la nuit des temps, des troubadours, des musiciens, des groupes géniaux ont sombré dans l'oubli. Leur quête de succès et de reconnaissance fut aussi vaine que celle du Saint Graal. Mais ils laissent des traces qu'un jour des passionnés de musique découvrent et mettent en valeur. Une bonne musique ne meurt jamais !
Black Train Jack fait partie de ses troubadours oubliés, inconnus du grand public.
Au milieu des années 90, mon frère m'avait fait écouté un morceau d'eux qui m'avait bien branché puis en fouillant dans un magasin de CD d'occasion près de Jussieu j'étais tombé sur leurs albums. (eh oui, dans les années 90 existaient des magasins qui achetaient et vendaient des CD!)
A l'époque le punk était en plein revival, des groupes comme Offspring ou Green Day faisaient le bonheur des ados (et de leurs compagnies de disques). Surfant sur cette vague, BTJ avaient une formule qui aurait pu cartonner. Du punk rock très pêchu et mélodieux avec des paroles drôles et jeunes, un chanteur avec une voix rauque qui pouvait monter très haut dans les aigus, une section rythmique très efficace et un guitariste doué qui adorait entre deux morceaux s'envoler vers le blues.
Je ne sais toujours pas pourquoi ce groupe n'a pas percé...Les responsables de Roadrunner ont peut-être déconné. Leur musique à plusieurs facettes n'était peut être pas en adéquation avec le public punk d'époque. Ils étaient peut-être trop pop et pas assez hardcore.
Pour moi ils étaient parmi les meilleurs, parmi mes compagnons d'études. Toutes leurs compositions étaient belles, fines, explosives. Handouts, Guy like me, Time, Someday, Who's that man, les deux reprises hallucinantes de Bob Marley (One love) et de Steve Miller (The joker).
Et la cerise sur le gâteau. Cette version de Guy like me, avec un groupe de doo-wop.
Un retour vers le passé unique, génial !