Il arrive (pas très souvent) qu'un musicien ou un groupe soit dans un état de grâce et donne naissance à une merveille. Une nouveauté dans le paysage musical qui captive tous nos sens et nous garde prisonniers pendant longtemps. Masana Temples fait partie de ces choses qui nous émerveillent, qui nous foudroient du premier regard.
Lorsque je l'ai vu pour la première fois, j'ai tout de suite eu envie de le prendre dans mes bras. Le toucher. J'ai su que cet album était fait pour moi, je suis tombé amoureux de cette pochette enfantine et psychédélique dès que je l'ai vue.
Il était unique, il n'y avait pas d'autre exemplaire dans les bacs du disquaire. La voix/voie de la passion pointait le bout de son nez. Les personnages, animaux et dragons de la pochette s'animaient ,me parlaient, m'imploraient de les adopter.
L'autocollant promotionnel qu'il portait a confirmé mon état amoureux et a enfoncé le clou. Ou plutôt la flèche d'Eros qui était dans mon cœur.
"Brain rolling dreamy psychedelia from Japan.
Good for chilling, BBQing, biking and Space Traveling".
Je l'ai pris, je l'ai porté avec précaution jusqu'à ma caverne vinylique. Je l'ai déshabillé, je l'ai posé sur ma platine et je l'ai fait tourner, tourner, tourner. Et depuis ce jour je suis tombé dans le piège de ce groupe japonais, qu'on a du mal a retenir au début mais qu'on apprend à prononcer très vite : Kikagaku Moyo.
Masana Temples est une rêverie psychédélique. On est pas loin du paradis avec des harmonies pop, des chants japonais à la fois incompréhensibles et très sensuels, un sitar qui nous fait passer par des contrées indiennes, une guitare et une section rythmique qui montent et descendent quand bon leur semble. Tout est parfaitement calé, les enchaînements sont fluides, il n'y a aucune fausse note, rien à améliorer. Le groupe est au diapason. Normal, on est dans le monde des motifs géométriques (= Kikagaku Moyo en japonais) !