★ Nas - Illmatic live from the kennedy center with the national symphony orchestra
Le gamin de la fameuse pochette d'Illmatic ne pouvait pas imaginer que vers 40 ans, il allait se retrouver avec un smoking à la capitale des States,à la tête d'un orchestre philarmonique "blanc" pour interprêter ses compositions...L'idée de marier le classique et le hip hop n'est pas nouvelle, elle se pratique aux Etats-Unis.Ce "live from the Kennedy Center" va au delà de cette fusion, un des meilleurs albums hip hop de tous les temps est rejoué en intégralité et dans l'ordre de l'album d'origine. Le concert est bluffant. Contrairement à ce qu'on puisse penser, l'orchestre ajoute une dimension plus agressive, inquiètante au hip hop de Nas. Et le porte vers un très grand sommet.Il peut difficilement aller plus loin...sur une autre planète peut-être !
★ Grant Green - Slick! Live at Oil Can Harry's 1975
Grand Green comptait parmi les pilliers de Blue Note dans les années 60 et 70. Sa contribution en tant que sideman ou frontman dans le catalogue de la note bleue est immense mais malheureusement il n'a pas connu la gloire qu'il méritait ! C'était un guitariste de jazz doué, son jeu était très fluide et orienté funk-soul. Il était reconnaissable par sa linéarité, les notes se suivaient et ne se melaient pas trop dans des accords. "Slick!" est un live inédit de 1975. Accompagné par une fine équipe de jazzmen, le maître déroule tout son génie. La virtuosité est à son paroxysme, la guitare nous parle comme une voix familière qu'on entend sans dire un mot. Medusé, bouche bée.
★ Iconic Performances From The Monterey International Pop Festival
Du 16 au 18 Juin 1967, le premier grand festival dans l'histoire du rock a eu lieu. A Monterey en Californie. C'est le père (ou la mère) de tous les festivals estivaux qui foisonnent de nos jours, un monument de la culture rock. Il a été le catalyseur de la génération "flower power", il a incarné les idées de la jeunesse révolutionnaire (ou plutôt réveuse), il a servi de modèle à Woodstock l'année suivante. Il a été le révelateur de Jimi Hendrix, Janis Joplin, The Who et Otis Redding au public américain. Ce disque sorti à l'occassion des 50 ans du festival contient les meilleurs moments de ces 3 jours qui ont marqué l'histoire. On a les hymnes du summer of love: For what it's worth, White Rabbit, Sounds of Silence, Ball and Chain, Substitute, Like a Rolling Stone, California Dreamin' défilent pour notre plus grand bonheur. Et pour rappeler aux jeunes qu'il est possible de vivre iscouciant, dans la paix et l'amour la plus totale.
★ Jack DeJohnette /Larry Grenadier /John Medeski /John Scofield - Hudson
Hudson est la rivière de l'Etat de New York, nichée dans une belle vallée verdoyante. Depuis le mois d'Avril 2018, c'est aussi un beau bébé que quatre géants du jazz/rock ont accouché. On y retrouve des compositions originales mais aussi des reprises de Dylan, Hendrix, The Band, Joni Mitchell. Des chansons connues, liées à l'histoire de ce territoire qui a vu des milliers de jeunes débarquer à Woodstock en 69, ou de grands musiciens se retirer pour composer en toute serenité. L'improvisation est le maître mot de "Hudson". Les quatre musiciens n'ont pas eu besoin de répetitions ou de longues séances d'enregistrement. Ils savent faire parler leurs instruments respectifs et parler entre eux. La communion est parfaite. Les reprises sont comme je les aime, loin et proches à la fois de l'original, ajoutant une dimension jazz très plaisante.
De temps en temps on est surpris d'entendre chanter Jack De Johnette qui fête avec cet album son 75ème anniversaire. Mais la surprise ne dure qu'un instant. Un peu comme l'incantation amérindienne qui clot cet album. Elle est naturelle et parfaitement placée. Comme un retour aux sources dont on a tous besoin.