A la fin des années 70 et début des années 80, la vague du punk rock prenait de plus en plus d’ampleur. Les Ramones, Sex Pistols et Clash avaient poussé des milliers de jeunes à faire de la musique…ça semblait tellement facile, 3 accords de guitare et hop le tour était joué !
Minutemen ont surfé sur cette vague, se plaçant au-dessus des autres petites formations. Ils étaient bien plus qu’un groupe punk californien, des pionniers du rock alternatif. Issus du milieu prolétaire, ces trois potes étaient techniquement très forts. Ils avaient une idée à la fois minimaliste et démocratique du son : chaque instrument avait une place bien distincte et ne prenait pas le dessus sur les autres, son temps de parole était très bref. Leur punk, relevé d’une sauce funk, jazz, folk et spoken word, sortait du lot.
Double nickels on the dime est leur chef-d’œuvre. Il va droit au but via quarante-cinq chansons qui brillent à travers leur concision, éclectisme et variété. Un petit bijou… La pochette de l’album présente le bassiste du groupe roulant dans une voiture vers San Pedro – leur ville d’origine – à exactement 55 miles. Un clin d’œil à une loi fédérale d’époque qui interdisait de rouler à plus de 55 sur les autoroutes américaines.
Ironie du sort, une année après sa sortie, le chanteur/guitariste et leader du groupe se tua dans un accident de voiture mettant prématurément fin aux Minutemen.