Lorsqu'un artiste atteint un sommet il peut difficilement se maintenir au même niveau. Son ascension se complique, son oxygène - l'inspiration - se raréfie, la descente est quasiment inéluctable.
Weyes Blood, Natalie Mering de son vrai nom, avait ébloui le monde de la pop/folk en 2017 avec son deuxième album, Front Row Seat to Earth. Sa voix cristalline, ses mélodies aériennes l'avaient propulsée au sommet. Deux ans plus tard elle revient avec Titanic Rising et prouve à son public que les hauteurs ne lui donnent pas le vertige. Au contraire, elle est dans son élément et continue sa montée vers les nuages.
Le titre de l'album et sa pochette, où on la retrouve en apnée dans une chambre enfantine immergée en train de remonter en surface, sont les premiers signes de son romantisme. Ensuite vient la musique et les paroles qui nous plongent dans son monde intérieur. Mélancolique, parfois enfantin, toujours amoureux. Et les liens avec "la montée du Titanic" et la pochette deviennent évidents.
On est face à une œuvre très personnelle, un peu plus expérimentale que son prédécesseur mais tout aussi riche en émotions. Sa voix raconte son cœur et sa voix est le cœur de sa musique. Les notes et les instruments qui l'accompagnent sont d'une simplicité et d'un minimalisme déconcertant. Leurs racines se situent du côté du folklore américain féminin façonné par Joan Baez ou Buffy Sainte Marie. (Avec le côté militant en moins). Les guitares, claviers, violons et percussions empruntent des voies inattendues tout en restant fidèles à leurs racines.
L’ascension de la jeune californienne n’est décidemment pas près de s’arrêter…