Pendant un moment, j’ai voulu écrire quelques lignes sur le dernier album de Johnny Hallyday. Et puis, je me suis ravisé, je me suis dit qu’à partir d’aujourd’hui, je ne parlerai que d’artistes que j’aime. Je préfère laisser le soin aux autres de parler du « taulier » d’une façon plus au moins sincère, honnête et dithyrambique.
Aujourd’hui, je vais essayer de broder sur Gadjo dilo (1997), Vengo (2000), Exils (2004) et Djam (2017). Pour être plus clair, je vais essayer d’écrire sur la musique et les films ou sur les films et la musique de Tony Gatlif. Pour cet auteur, l’un ne va jamais sans l’autre. Difficile de dissocier ses pellicules cinématographiques des bandes son qui les accompagnent. Tony Gatlif est cinéaste au grand cœur, metteur en scène en chef, fin dessinateur et musicien talentueux.
Son cinoche est un hymne à la liberté (chérie), au voyage, à l’errance, à l’amour, au droit à la différence. Sa musique est identique – elle est tantôt gitane, tzigane, arabo-andalouse, turque, grecque, tantôt tout à la fois.Toujours emprunte de liberté, elle nous fait voyager, nous donne envie de carresser nos femmes ou nos hommes (c’est selon), nous donne envie de chier sur l’interdit, de briser des verres et des assiettes pour mieux entrer en transe sous l’influence des rythmes itinérants et nomades.
A tous les manouches, gitans, bohémiens, hobos et vagabonds de la planète, merci d’être.
Merci à Gatlif de vous sublimer, de montrer à la face du monde que vous êtes magnifiques, généreux et géniaux à travers vos musiques et vos manières de vivre.
Mais, allez savoir pourquoi, la liberté, votre liberté effraie le monde et voilà qu’on met des bâtons dans les roues de vos roulotes, qu’on vous maudie vous persécute.
Malgré cela, votre musique jouissive bande encore, vos peines éjaculées s’y expriment à merveille et émerveille le cinéma de Gatlif.