Le funk est un mari idéal. Comme le jazz, il se marie très bien avec plein d'autres genres. Les déclinaisons de cette musique sont nombreuses. Funk-métal, funk-rock, funk-jazz, funk-électro. Mais les mariages les plus beaux et exotiques sont ceux du funk avec le folklore local : funk africain, funk japonais, funk sud-américain etc...
Une des plus belles fusions locales du funk a eu lieu au début des années 70 en Turquie.
Son investigateur était Mustafa Ozkent. Son chef d'œuvre s'appelle "Genclik Ile Elele", il est resté connu par une poignée de pèlerins et de DJ illuminés jusqu'en 2006 où le label anglais Finders Keepers l'a ressorti en surface et lui a enfin donné ses lettres de noblesse.
Le concept de cet album, était de partir de chansons turques traditionnelles et de les mixer avec des éléments de rythm’n’blues, rock, jazz, funk. Le résultat, enregistré live en une journée (!), était terrible…Dans le bon sens du terme : La rythmique de cet album est funky à souhait, les percussions orientales sont hypnotiques, le son dans son ensemble est une merveille.
Le groupe de Mustafa Ozkent était composé de deux batteurs, deux guitaristes, deux percussionnistes, un bassiste et un organiste. Le choix des instruments annonçait la couleur principale : Le rythme. Tous les musiciens sont des virtuoses. Chacun met en valeur son instrument via ses prouesses techniques et se fond en même temps dans l’orchestre pour lui donner davantage d’aura. La communication entre les membres de l’équipe – ou l’orchestration si vous préférez – atteint des sommets.
Cerise sur le gâteau, la guitare d’Ozkent qui a une sonorité très orientale. Il l’avait réglé de telle façon à ce qu’elle puisse jouer les notes des gammes anatoliennes. Génial !