Vous souvenez-vous du magnifique film de Win Wenders « Les Ailes du Désir » ? L’histoire d’un Ange abandonnant sa nature…angélique, pour l’amour d’une mortelle trapéziste de cirque. On y voyait des acteurs de grande classe comme Bruno Ganz ou encore Peter Falk.
Eh bien c’est dans ce film, qu’on voyait apparaitre en live Sir Nick Cave jeune (enfin, il avait quand même 30 ans) et fringant et révolté et survolté et déjà doué. Son rock était gothique, pas étonnant, le film se tournait à Berlin. C’est surtout un courant post-punk qui trouvait de nombreux interprètes ou adeptes au Royaume-Uni et en Allemagne. Nick Cave vivait en Europe à cette époque-là… normal, qu’il ait trouvé un intérêt pour ce type de musique.
Il a enregistré avec les B ad Seeds un album sorti en 1984 (année orwellienne) sombre comme la mort, gothique et/ou indus avec de délicieuses reprises de ses idoles (Leonard Cohen ou Elvis Presley). La voix et les textes se prêtaient à merveille à la musique. La première écoute du disque surprend, que l’on soit fan de gothique ou pas. Elle peut sembler dépouillée voire minimaliste et pourtant elle est foutrement « fioriturée ». Je la qualifierais de dadaïste. Une musique sombre et pourtant pleine de lumière… qui aime la mort et adore la vie. De quoi en perdre son latin. Latin que n’a pas oublié Nick Cave puisqu’il avait graphité quelques mots dans cette langue à l’intérieur de la couverture de l’album.
« From Her To Eternity » c’est plus qu’un morceau, c’est le titre de l’album. C’est pour moi, un recueil de poèmes à la Baudelaire ou à la Poe joués à la basse électrique.
Cet article fait écho à celui écrit en novembre 2014 par Chris (dans ce blog) sur l’excellent album « The Boatman’s Call ». Il est des artistes qui n’ont jamais réussi à faire un mauvais album ; Nick Cave en fait partie.